« L’enveloppe du guichet concessionnel du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), constituée d’un don de 11,11 millions de dollars au Tchad et d’un prêt de 6,86 millions de dollars au Cameroun, est destinée à mettre en œuvre le projet qui vise à prévenir les risques par la stabilisation du bassin du lac Tchad », explique la BAD dans un communiqué publié sur son portail officiel.
Les ressources financières proviennent de la Facilité d’Appui à la Transition, un mécanisme du Groupe de la BAD pour les pays en transition, ajoute l’institution bancaire panafricaine.
Cité dans le communiqué, Serge N’Guessan, directeur général de la BAD pour l’Afrique centrale, a fait savoir que ce financement qui vient d’être approuvé est "un appui conséquent du Groupe de la BAD pour faire face aux effets socioéconomiques de la crise du bassin du lac Tchad », notant que cette opération vise à prévenir l’expansion de l’extrémisme violent dans la région du bassin du lac Tchad à travers la préservation du capital humain et l’autonomisation des communautés".
« Le projet est particulièrement approprié et innovant du fait qu’il promeut une approche du Nexus humanitaire, développement et paix », a-t-il dit.
Le projet qui sera mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur une période de trois ans (2025- 2027), comprend trois composantes : Améliorer la sécurité, l'accès à la justice et rétablir les services essentiels résilient ; Revitaliser l’économie locale et créer des emplois durables et climato- sensibles pour les femmes et les jeunes et ; Renforcer la cohésion sociale et la coopération régionale, lit-on dans le document.
Le financement du Groupe de la BAD sera complété par un appui parallèle de près de 20 millions de dollars mobilisés par le PNUD auprès de partenaires bilatéraux- Allemagne, Japon, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni- et du fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.
Quant au nombre de bénéficiaires de ce projet, il s’élève à environ 125.200 personnes directes, dont 49.200 au Cameroun et 76 000 au Tchad, et quelque 483.000 bénéficiaires indirects, dont 316.000 au Cameroun et 167.000 au Tchad.
Ce projet consiste à doter les zones d’intervention en infrastructures de sécurité, de justice, d’éducation, de santé, outre des infrastructures commerciales, d’encourager la formation professionnelle des jeunes, des femmes et des populations déplacées non qualifiées, et réhabiliter les terres productives, tout en améliorant l’accès au financement pour les opérateurs économiques locaux.
Dans les provinces du Lac et de Hadjer Lamis au Tchad et dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun, la dégradation de la situation sécuritaire en raison notamment, de la présence de Boko Haram et de groupes armés non étatiques, a entrainé plus de 427.000 personnes déplacées internes dans l’Extrême-Nord camerounais et plus de 381.000 personnes déplacées internes dans la zone proche du Lac du côté tchadien, parmi lesquelles figurent un nombre important de femmes, de filles et d’enfants, déplore la BAD.
« Malgré ces défis, ces régions gardent une grande importance économique au cœur des corridors transfrontaliers et veulent redevenir des territoires d’avenir apaisés, pour leurs communautés », conclut la même source.