Jos Leijdekkers, un des fugitifs les plus recherchés d'Europe, a été condamné in absentia par un tribunal de Rotterdam en juin 2024 à 24 ans de prison pour avoir organisé le transport de près de sept tonnes de cocaïne et avoir commandité un meurtre.
Une vidéo et des photos publiées sur la page Facebook de la Première dame de Sierra Leone le 1er janvier dernier ont suscité la suspicion concernant la présence du fugitif en Sierra Leone.
On y voit un homme ressemblant à M. Leijdekkers assistant à un service religieux en présence du président sierra-léonais Julius Maada Bio.
« Nous avons pu mettre un nom sur la photo circulant sur les réseaux sociaux, celui d'Omar Sheriff », le surnom du trafiquant de drogue néerlandais, a déclaré William Fayia Sellu, l'inspecteur général de la police de Sierra Leone, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement mardi.
« La police a lancé une chasse à l'homme pour l'arrêter, elle s'est rendue dans plusieurs lieux, mais il n'a pas encore été retrouvé », a ajouté l'inspecteur général.
Le Néerlandais de 33 ans apparaît sur la liste des personnes les plus recherchées par Europol, l'agence de l'Union européenne en charge de la coopération policière.
Europol le considère comme « l'un des acteurs majeurs du trafic international de cocaïne » et offre une récompense de 200.000 euros pour tout renseignement menant à son arrestation.
M. Leijdekkers a également été condamné par un tribunal belge à 10 ans de prison pour trafic de drogue et agression.
Dans un communiqué publié fin janvier, le parquet néerlandais a affirmé avoir « reçu plusieurs signalements sur les localisations de Jos Leijdekkers ces dernières années ».
« La police et le parquet sont ainsi absolument certains depuis plus de 6 mois que Leijdekkers est en Sierra Leone », poursuit le communiqué. « C'est la plus haute priorité du parquet de le ramener aux Pays-Bas pour qu'il purge sa peine », indique-t-il.
La police néerlandaise enquête sur d'autres affaires qui pourraient impliquer le narcotrafiquant, comme la disparition de Naima Jilal en 2019. Europol considère que cette femme « a certainement été torturée et n'est probablement plus en vie ».
« L'Afrique devient de plus en plus une plaque tournante pour les drogues (...) qui transitent par la région avant de rejoindre l'Europe et d'autres destinations », indique un rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime publié en 2024.
« Ces trente dernières années, les réseaux criminels ont étendu leurs opérations dans la région », poursuit le rapport qui relève qu'au moins 126,4 tonnes de cocaïne ont été saisies en Afrique de l'Ouest entre janvier 2019 et juin 2024.
Afp