Les autorités sud-africaines ont déjoué durant ce week-end une opération de trafic d'êtres humains impliquant plus de 400 enfants en provenance du Zimbabwe, a annoncé l’Autorité de gestion des frontières (BMA).
« Quarante-deux bus ont été fouillés au poste frontière de Beitbridge, permettant de découvrir 443 enfants de moins de huit ans voyageant sans parents ni tuteurs », a déclaré le commissaire de la BMA, Michael Masiapato, dans un point de presse tenu dimanche à Pretoria.
Soulignant que cette opération a été menée par différents organes chargés de l'application des lois, dont la police, les gardes-frontières et une équipe anti-corruption du ministère de l'Intérieur, il a noté que les enfants ont été rendus à leur pays d’origine en coordination avec les responsables zimbabwéens.
Par ailleurs, M. Masiapato a fait savoir que la BMA a procédé à l'arrestation de plus de 44.000 personnes depuis avril dernier dans différents postes frontières pour avoir tenté d'entrer illégalement dans le pays.
«L'Autorité a également interpellé plus 2.000 personnes reconnues coupables d'avoir commis des crimes à proximité des points d'entrée, alors que 90.000 personnes ont été refoulées pour diverses raisons», a-t-il poursuivi.
Selon le criminologue Witness Maluleka, les frontières sud-africaines sont restées poreuses pendant de nombreuses années, le gouvernement ayant failli à mettre en place des stratégies efficaces pour faire face à la criminalité liée à l’immigration illégale.
«Divers crimes graves ont eu lieu à nos frontières, ce qui devient une menace sérieuse et croissante en Afrique du Sud et dans les pays voisins», a-t-il ajouté, signalant que la corruption dans les points de passage constitue un facteur qui aggrave cette situation.
Par ailleurs, M. Maluleka a noté que la criminalité transfrontalière était de plus en plus bien organisée, les bandes criminelles œuvrant en complicité avec certains agents d’autorité corrompus stationnés aux frontières.